Mémoire sur Salomon Sabatier de St-Roman-de-Codière

Salomon Sabatier (dit Salmonet)

AD34 C190.259

Mémoires concernant Salomonet Sabatier du mas de Drilholes paroisse de St Roman de Codières
Salomonet est avec les camisards depuis le commencement qu'il y en a eu
Il était prédicant
Et environ le milieu du temps des camisards, il commandait une petite troupe.
On a assuré qu'il a été de plusieurs meurtres
On croit fermement qu'il était de l'assassinat de Mr le prieur de Cézas commis le 24 aoust 1706 sur le chemin de Cézas à l'endroit appelé le col des Trives, et qu'Arnaudet en était aussi. Lors de cet assassinat le prieur avait avec lui deux hommes qui conduisaient six mules chargées de meubles, dont l'un était son valet nommé Jacques Védrines de la Montagne qui demeure présentement à la métairie des Caizergues près St Bauzille de Putois avec le fermier du sieur de Valmalle, et l'autre nommé Vidal Philip qui était valet du Sr Temple frère dudit sieur Prieur, qui est présentement dans la compagnie du Sr Rieu capitaine de fusilliers de montagne en quartier à ce qu'on croit du costé des Vans. Ses deux valets virent l'assassinat et les assassins, et pourraient [re]connaitre ledit Salomonet, il est envoyé une copie de la déposition que ses deux valets firent à St Hippolyte le lendemain de l'assassinat.

Environ le mois de février 1708, ledit Salomonet fut trouvé et manqué avec trois autres armés à Cros près la métairie d'Hébrard Pomaret qui leur donnait retraite, par le sieur Ollivier capitaine de volontaires, lequel Hébrard et tous ceux de sa maison furent faits prisonniers et conduits à Alais, et quelques temps après ledit Salomonet fut encore manqué à Alais, et Jean de la Borie son camarade fort blessé et pris, alors ledit Salomonet et Arnaudet se rendirent pour sauver ledit Jean de la Borie et ledit Hébrard qui furent mis en liberté.

Dans le mesme temps, qui est environ février ou mars 1708, ledit Salomonet sortit du royaume par permission et s'en alla à Genève, et ledit Arnaudet ayant resté à Montpellier, il se sauva à Genève quelque temps après.

Environ la Magdeleine 1709, ledit Salomonet est rentré dans le royaume et le 17 avril 1710 il a été pris à Alais.
Pour de preuve comme ledit Salomonet a été prédicant et attroupé avec port d'armes, il y en aura, les camisards rendus et plusieurs paysans ayant assisté à ses prédications déposeront bien cela s'il est nécessaire, mais apparemment il l'avouera.

A l'égard des assassinats où ledit Salomonet a assisté, et principalement à celui du pauvre M. le prieur de Cézas, où on croit sûrement qu'il en était, il sera difficile d'en avoir de preuve, parce que les camisards rendus n'accordent rien sur ce chapitre d'assassins, et il peut bien être que ledit Salomonet s'en est vanté à plusieurs paysans où il allait manger, on croit que les valets qui étaient avec ledit sieur prieur lorsqu'il fut assassiné [re]connaitront ledit Salomonet.

Pain fourni aux prizonieres par le sr Soubeiran

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38 (3)

 

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38. [Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

Pain forni aux
prizonieres par le
sr Soubeiran consul
avec la quitance au bas
faitte au profit du sr
Lefebvre premier
consul peyant pour
la communauté
pour 1# 10 s.

n° CXLI
Vériffié

Rolle du pain que j'ai fait donner aux
prizonières de l'ordre de monsieur de
Partarieu comandant
Le 9e Xbre 1706 ont estés mizes en prizon
Martine des Ondes à la maison de la-
quelle Labeile camizard a esté tué
et Marguerite Toureile et Jeanne
Atgeire quy estoient alhors à lad. maizon
led. jour ont heu le pain et jusques
au mardy quatorzième dud. qui font
cinq jours chacune 1# 10 s.
Ce trentième dexembre mil sept cens
six j'ay été ramboursé des trante sols
cy dessus par Mr Lefebvre premier consul
Soubeiran consul

Lettre écrite par Monseigneur le duc de Roquelaure au sr Doise

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38 (8)

[Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

24 octobre 1707
Copie d'une lettre de mr le duc de Roquelaure au sr Doise pour enlever trois phanatiques
Le 3e 9bre ont este conduites aux prisons de St Jean et y ont couché, fourny 4 £ 1/2 de pain à 13 s et 4£ bois pour les chauffer
n° Lxxiiii
vériffié

Copie de la lettre écrite par Monseigneur le duc de Roquelaure au sr Doise commandant à St Etienne
A montp le 24e 8bre 1707
Ayant esté informé Mr qu'une fille de la
parroisse de St Estienne de Valfrancesque
nommée la Gongonne et deux femmes du
même lieu l'une appelée Jeanne Hours
femme d'Antoine Panne et l'autre Jaquette
Manen veuve de Rioumal se meslent de
fanatiser, de tenir des discours séditieux
et de retirer les prédicants. Je vous prie
de les faire enlever toutes trois et de me
les envoyer à St Hipolite, estant bien aise
de les faire examiner, et de voir ce
qu'il y aura à faire, je suis Mons très
parfaitement à vous

... trois prisonnières ont couché
à St Jean ce 3e 9bre 1707 et leur ay fourny par
ordre de Mr de Partarieu commandant 4 £ 1/2 pain et 4 £ de bois

Mgr de Lalande au sujet du nommé Pierre Larguier

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
EE2 25

 

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
EE2.25.
[Ponctuation et accentuation rajoutées]

23e febvr et 1er
octobre 1705

Mgr de Lalande
au sujet du nommé
Pierre Larguier de St
André de Lancize qui
a rendu ses armes
et en a indiqué qu'il
y en aurait entre
les mains du sieur du
Pradal de lad. paroisse
en conséquence l'ai
fait conduire a St
Estienne à Mr de Bassompré
Pour fere fere la .....
payé 36 L

No LXXVI
Vériffié

Monseigneur
Le nommé Pierre Larguier de Saint André de
Lancise diocèse de Mende quy avoit suivy les
rebelles, et en suitte rendeu ses armes à feu
m'est veneu trouver aujourd'huy et advoué
avoir encorre une bayonnete ; lequel m'a
déclaré que le sr du Pradal de ladite paroisse
avoit un fuzil, deux pistollets et une épée
cachés dans ladite paroisse de Saint André ;
J'ay d'abord fait conduire ce garçon par
deux mignons à Saint Estienne pour le
remetre à M. de Bassompré commandant
afin qu'il fit arrester led. Sr du Pradal
pour avoir lesd. armes ; sy j'avois esté
à portée comme uy je luy aurois esvitté
cette peine, je n'ay pas vouleu manquer
d'en informer vostre grandeur et de
l'assurer que je vous suis d'un très
profond respect
Monseigneur,
Vostre très humble et très
obéissant serviteur
Lefebvre
A St Jean ce 22 féb. 1705

J'ay donné la suite de vos ordres à M
Le Tonche commandant à Saint Jean un estat
des prisonniers quy sont icy qu'il vous
envoye, j'avais mandé à Mgr de Basville
leur interrogatoire, j'attendois sa réponce
[écriture de Lefebvre]

Si l'on est assuré que ledit sr de Pradal
que je ne connois point ait des armes, il n'y aura
qu'à le faire arrester, mais il faudra examiner
si ce Pierre Larguier qui l'a dénoncé n'est point
un fripon ou un faux tesmoin, à Allais
le 23 février 1705 du deffand de lalande

Interrogatoire d’Antoine Térond

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38 (4)

 

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38. [Ponctuation, majuscules et accentuation rajoutées]

13e janvier 1705
Interrogatoire d'Antoine
Térond des Vanels
parroisse de Vébron
L'an mil sept cens cinq et du treizième janvier par devant
Monsieur Lefebvre subdélégué de monseigneur
l'intendant
Anthoine Thérond facteur de laines du lieu des
Vanels parroisse de Vébron diocèze de Mande agé
de trente cinq ans ou environ, après avoir pretté
seremant la main mize sur les Saints Evangilles
a promis dire vérité
Interrogé du subjet pourquoy il est en prizon
depuis quel temps et par quy il a esté aresté
A répondu qu'il fut aresté il y a environ huit
jours par un détachement de Froulay au mas de
la Barnarié paroisse de St Jean travaillant de
son mestier ne sachant pourquoy
Interrogé s'il n'est vray qu'il a servy depuis environ
deux ans et demy les rebelles à sa majesté, s'il n'a
phanatisé avec eux, presché en divers lieux
et aussi a pleuzieurs massacres, meurtres
sacrillèges, incendies et autres choses
défendues par les lois divines et humaines
avec port d'armes
A répondu et desnié l'interrogatoire
Interrogé s'il n'est vray qu'il a cashé plusieurs
armes et s'il ne sest mesmes ou il y en a
de cashées des autres rebelles et qu'il aye à
nous le déclarer
A répondu et desnié l'interrogatoire
Interrogé depuis quel temps il est dans ce pays
A répondu qu'il y est depuis environ quatre
ans
Interrogé où at-il resté depuis ce temps là et ce qu'il a fait
A répondu qu'il a toujours resté dans led
lieu de Crosgarenc et au mas de la Bannarie
travaillant de son métier et n'avoir jamais
suivy aucune assemblée, a dit ne savoir signer.

27e janvier 1705
Interrogatoire de
David Gaubert du lieu
de Planque parroisse
de Mandagout

feut arresté le 14e jeanvier
1705 et a esté eslargy
le 8 mars aud. an

Interrogatoire
L'an mil sept cents cinq et du
mardi vingt septième janvier dans
la salle basse du château de Saint
Jean de Gardonnenque par devant
nous Marc Anthoine Lefebvre
docteur es droit et commre subdélégué
de Monseigneur l'Intendant heure
de huit de matin,
Avons fait mener devant nous
un prisonnier remis dans les prisons
dud. château lequel a esté interrogé
de son nom, surnom, age, qualité
demeure et religion, a repondeu
comme s'ensuit
David Gaubert du lieu de la Planque
parroisse de Mandagout diocèse
d'Allais âgé de vingt cinq ans
nouveau converti, après avoir presté
seremant la main mise sur les
Saints Esvangilles a promis et
juré dire vérité.
Interrogé pour quel subjet il est
en prison et despuis quel temps
A répondeu qu'il y a environ
quinze jours que s'en allant chez lui
passant audit Saint Jean il y fut
arresté par la sentinelle de la porte
du pied de ville, et admené à M.
le major de Froulay commandant audit
Saint Jean, lequel le fit mettre en
prison,
Interrogé d'où est ce qu'il venoit
quand il arriva aud. Saint Jean
et où il allaoit,
A respondeu qu'il venoit de Saint
Ypolite où il avait resté environ
quatre mois prisonnier dans le fort
d'où il ft eslargy et qu'il s'en allait
chez son père audit lieu de Mandagout
Et lui ayant esté représanté
que le chemin qu'il venait de passer
Icy lors qu'il sortit des prisons de St
Ypolite n'estoit pas cellui qu'il
debvoit prendre pour s'en aller chez
luy, d'autant que quand il estoit qu'à
quatre lieues et qu'estant veneu de
Saint Ypolite icy il a fait quatre
lieues ; et ce trouve presantement
esloigné de chez lui d'environ sept
lieues ; et qu'il faut qu'il soit
coupable et qu'il ne dize pas la
véritté
A répondeu qu'il croyoit estre plus
court de chez luy en passant icy
et qu'il ne cognoit pas le pays
Interrogé du subjet pourquoy il
avoit esté mis en prison au fort
de Saint Ypolite où il fut arresté
et despuis quel temps
A respondeu qu'il fut arresté
il y a environ quatre mois aud. St
Ypolite pour estre acuzé d'avoir esté
aux assamblées des rebelles, et
voyant son inossance il fut eslargy
de mesmes que de la citadelle de
Montpelier où il fut aussi mis en
prison il y a environ un an et demy
acuzé d'estre phanatique où il resta
environ cinq ou six mois après
lesquels il fut mis en liberté.
Interogé s'il n'est vray qu'il a
suivy les rebelles à sa Majesté portant
les armes avec eux et s'il n'a
presché et phanatizé et acisté avec
eux à plusieurs meurtres sacrillèges
et incendies et aux assemblées
illicittes contre les ordres du Roy
A respondeu et desnyé l'interrogatoire
Interrogé s'il ne scait où il y a
des armes, de poudre, et de plom
que les rebelles ont caché, et de
nous le déclarer
A respondeu qu'il a resté aud. lieu
de Mandagout chéz son père lequel
l'ayant mal traitté sans subjet
il y a environ quatre ou cinq mois
il fut obligé de quitter sa maison
et d'aller à Saint Ypolite pour s'en
plaindre à M. le gouverneur où il
fut arrester
Exorté de dire la véritté
A répondeu l'avoir ditte, recollé
il a persévéré et s'est signé de
chaque page
D. Gaubert

4e mars 1705

Lettre de Monseigneur
de Basville portant ordre
de mettre en liberté les
nommés Gaubert et Térond

n° N en trois pièces

A Montp. ce 4 mars 1705
J'ay receu votre lettre du premier de
ce mois. Je vous envoie les passeports que
vous me demandez.
Vous pouvez faire mettre en liberté les
nommés Gaubert et Thérond.
Faites en sorte que j'aie incessamment les
deux hommes que doit encor votre communauté
Je suis tout à vous Delamoignon

Estat des prisonniers qui sont à St Jean de Gardonnenque

Paroisse de Mialet
Envoyer a Montpelier

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
GG38. [Ponctuation et accentuation rajoutées]

26e Xbre 1704
Estat des prizonniers
de St Jean de Gardonnenque

Estat des prisonniers qui sont à St Jean de Gardonnenque envoyé par le sieur Lefebvre premier consul à Mgr de Lalande, apostillié par ledit seigneur

Le nommé Dumas dit Fiscallet prédicant
acuzé d'avoir presché depuis sa soubmission


Le garder dans les prisons de
St Jean pour l'engager à
raporter les autres outils
et armes qu'il peut avoir

Jaques Blanc fils de l'armurier des camisards
lequel a remis à Mr le chevalier de Tiraqueau
Major du régiment de Froullay commandant à St Jean
quelques outils servant au métier de son père.
Il pourrait bien encore en avoir quelques unes
mais il n'a rien voulu advouer lors de son
interrogatoire


Paroisse de St Paul de la Coste
L'envoyer à Montper
ou à Anduze

Marie Ponge de Mandajors accusée de
fanatize journellement


La garder aux prisons de St Jean jusques à ce qu'elle ayt rendu les armes

Magdelaine La Garde, mère de ladite Ponge
a prezent femme de Pierre Laporte dit Le
Capellier d'Aigladines acuzée davoir des armes
cachées et dit scavoir


Donnera une caution scavoir
s'il est recogneu pour un méchant

Pierre Lafon d'Arbousses paroisse de Valfrancisque
agé de 70 ans qui fut pris chez lui avec
Jean Rouvière so[n oncle?] cachés dans la cave
par un détachement des troupes de S. Roman


Paroisse de Valfrancisque Ledit Rouvière ayant rendu ses armes s'il est capable de servir me le mander et s'il ne l'est pas Il faudra qu'il donne une caution de deux ou 300# en cas il manque
aux ordres du Roy, après quoy on poura le mettre en liberté

Jean Rouvière de Moissac nepveu de Pierre Lafon qui fut pris aud. Arbousses chez led. Lafon son oncle estant ensemble cashés dans une cave de sa maison. Led. Rouvière est camisard ne s'estant
soubmis à personne. Il a advoué avoir un fuzil, un pistollet, sept balles, six coups de poudre. Il estoit de la troupe de la Roze ayant remis tout audit sieur major qu'il envoya sercher par luy mesme conduit par un détachement dans un bois de lad. Paroisse


Faut scavoir
s'il est cogneu
& capable de
porter les armes
et s'informer de
la vie qu'il a fait

David Gaubert de la Planque paroisse de
Mandagout âgé de vingt cinq ans


fait aud. St Jean ce 26 Xbre 1704
Lefebvre premier consul signé

 

Ordonnance du maréchal de Villars du 20 août 1704

et testament d'habitants de Brouzet
déplacés à St-Jean-de-Ceyrargues

Image extraite de : Henri BOSC, La guerre des Cévennes, vol. IV page 256. 1ere colonne, lire Valcroze au lieu de Valcrese, Malataverne au lieu de Paula Taverne, Saussine, Suzon, le Puech en bas de la colonne.
2e colonne : lire les Plans au lieu de Esplans, St Just au lieu de St Vy, Marvejols au lieu de Marveies, Deaux au lieu de Dioux

 

Cette ordonnance enjoignait aux habitants de plusieurs paroisses environnant le mont Bouquet, et de la Gardonnenque jusqu'au portes d'Alès, de se retirer dans les villages fortifiés et gardés par les troupes royales.

Nous ne savions pas jusqu'à présent si cette ordonnance avait été suivie d'effet ou non. Grâce à deux documents retrouvés aux archives départementales du Gard par Maguy Calvayrac, et transcris par ses soins, nous savons que cette ordonnance a bien été suivie d'effet.

A noter les deux fils fugitifs de Madeleine Vincent : Abraham et Paul Blancher. L'un d'eux figure sur les listes de fugitifs de passage à Francfort étudiées par Mme Magdelaine : Paul Blanchet, cardeur de laine de Brouzet est assisté le 20 novembre 1687, venant de Genève et se rendant en Bradebourg.


Saint-Jean de Ceyrargues
AD30 notaire Jean Camroux, 2E 77-13

Testament
Au nom de Dieu soit fait ainsi, sachez tous présents et advenir que l'an mil sept cent quatre et le dix-huitième jour du mois d'octobre avant midi, Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre regnant, devant moy notaire royal soubssigné, et témoins cy après nommés a esté présente Madeleine Vincent veuve de feu Gabriel Blancher du lieu de Brouzet, laquelle estant détentrice de maladie dans son lit, au lieu de Saint-Jean de Seyrargues dans la maison d'Antoine Espérandieu où elle est réfugiée par ordre de Monseigneur le maréchal de Villars, et voullant disposer des biens qu'il a plut à Dieu luy donner en ce monde, afin qu'entre ses enfants ny aye ni proces ni différents a fait son dernier testament, fait et ordonné ses dernières volontés en la forme noncupative comme suit, premièrement recommande son âme à Dieu le père le priant au nom et par la mort et passion de notre seigneur Jesus Christ son cher fils , lui vouloir faire miséricorde et lui pardonner toutes ses fautes et pêchés et lorsque son àme sera séparée de son corps, la vouloir recevoir dans son royaume celeste de paradis au nombre de ses bienheureux, voulant son corps estre enterré au cimetière de l'église paroissiale du lieu où elle décèdera
et venant aux légats donne et lègue aux pauvres du lieu de Brouzet, une emine bled mesure d'Allez payable un an après son décés par son héritier qui sera par elle ci après nommé, entre les mains des consuls dudit lieu pour estre par eux-même distribués
Item a donné et lègue à Simon Blancher son fils du lieu des Plans la somme de quinze livres payables un an après son décés
Item a donné et legue à Abram et Paul Blancher ses autres fils dudit feu Isac ( sic ) Blancher
Qui hors du royaume pour fait de religion, la somme de dix livres à chacun en cas qu'ils reviennent sous l'agrément du Roy qui leur sera payée un an après leur arrivée en France
Item a donné et lègue à Louise et Marie Souchonne, ses petites filles, filles de feu Isabeau Blanchère, sa fille femme à feu Antoine Souchon quand vivant du lieu de Brouzet, la somme de trois livres à chacune payable lorsqu 'elles seront âgées ou viendront se colloquer en mariage
Item donne à toute autre personne de sa parentté ayant ou prétendant droit la somme de cinq sols.. ..
Et parce que le chef et fondement d'un chacun et vallable testament est la constitution d'héritier ou d'héritière, à cette cause la dite Magdeleine Vincent testatrice a légué tous et chacun de ses autres biens et droits et actions biens meubles et immeubles présents et advenirs a fait et institué de sa propre bouche nommé pour son héritier universel savoir Moïse Blancher, maréchal du lieu de Brouzet son fils et dudit Isac Gabriel Blancher, pour de son héritage après la mort de la testatrice pouvoir disposer tant en la vie qu'à la mort déclare ladite testatrice qu'elle aurait baillé 100 livres à son fils Simon, payées au sieur Duclaux de Meillen que ledit feu Gabriel Blancher son mari lui devait de laquelle somme dedit Simon Blancher son fils lui a fait quittance audit Du Claud comme il aurait donné d'une dette de cinquante livres pour payer à Simon David boulanger de la ville d'Alès qu'elle lui devait …..
Cassant , révoquant et annullant tout autre testament, codicille ou donnation à cause de mort qu'elle pourrait si-devant avoir fait, voulant à présent demeurer en sa perpétuelle force à la vue des dits témoins qu'elle a mandés pour que des choses susdites ils soient mémoratifs et à quoi moi notaire royal sous signé institué en public pour estre fait et récité au dit lieu de St-Jean, dans la maison du sieur Antoine Espérandieu, les présents soussignés Pierre Gueydan ménager du lieu de Brouzet, Barthélémy Chapellier cardeur du lieu de Navacelles , Anthoine Algeras dudit Navacelles, Sieur Claude Brocher dudit Brouzet, Anthoine Gaidan dudit Navacelles, soussignés et Jean Simon fils d'autres Jean dudit St- Jean illeteré avec ladite testatrice comme on dit et moi Jean Camroux, notaire Royal dudit Saint-Maurice soussigné
GUEIDAN, CHAPELIER, BROCHER
GUEYDAN, ESPERANDIEU, ANGELRAS,
CAMROUX

AD30 Notaire Jean Camroux 2E 77 13
Testament
L'an mil sept cent quatre et le 10° jour du mois d'octobre après midi…
Etablis en personne M° Pierre Gueydan mesnager et Isabeau Bruguière mariès du lieu de Brouzet, lesquels estant en parfaite santé et réfugiés au présent lieu de Saint Jean de Seyrargues par ordre de Monseigneur le maréchal de Villars et sachant qu'il ny a rien de plus certain que la mort ni rien de plus incertain que l'heure d'icelle, premièrement recommande son âme à Dieu le père le priant au nom et par la mort et passion de notre Seigneur Jésus Christ son très cher fils luy vouloir faire miséricorde et pardonner toutes ses fautes et pêchers et lorsque leur âme sera séparée de leur corps les vouloir recevoir dans son paradis estant au nombre de ses bienheureux, voulant son corps estre entérré au cimetière de l'église paroissiale du lieu où il décèdera et venant aux légats ledit testateur donne et lègue premièrement aux pauvres du lieu de Brouzet une demi salmée bled mesure d'Allez payable un an après son décés entre les mains des consuls dudit lieu pour par eux estre distribué, et la dite Isabeau Bruguière leur donne pareillement demy salmée bled mescle qui veut estre payé comme dessus
Item la dite Isabeau Bruguière a donné et a légué à Isabeau Gaïdanne sa fille, femme de Anthoine Joyeux du lieu d'Auchabian la somme de cinquante livres outre et par dessus ce qu'il lui avait constitué lors de son mariage avec ledit Joyeux payable un an après son décés
Item ledit Me Gueydan a donné et lègue à Jacques et Simon Gueydan ses fils et à chacun d'eux la somme de vingt cinq livres payables un an après son décés
Et la dite Isabeau Bruguière donne à Jacques et Simon Gueydan ses fils et de Pierre Gueydan la somme de trente livres, savoir quinze livres chacun payable un an après son décés
Et parce que lechef et fondement d'un chacun et vallable testament est la constitution d'héritier ou d'héritière,
Pierre Gueydan a fait et institué de sa propre bouche a nommé pour son héritier universel et général scavoir Simon Gueydan son fils ayné , à la charge d'entretenir, nourrir, chauffer, et vêtir Isabeau Bruguière sa mère tant sene que malade et au cas qu'elle ne pourrait vivre avec son héritier veut qu'il luy paiera chaque année pendant sa vie une salmée bled thouzelle, deux barrals de vin pur , un pourceau de huit livres de valeur, deux cartes sel, un habit de cadis de maison et deux cannes d'huile pour le tout luy estre payé au commencement de l'année ;
et ladite Isabeau Bruguière a fait et institué de sa propre bouche pour son héritier universel et général Pierre Gueydan son mari pour de son héritage après la mort de la testatrice pouvoir disposer tant en la vie qu'à la mort ….[….]

Fait et récité audit lieu de Saint -Jean maison du sieur Jean Vigne du dit lieu où lesdits testateurs font leur demeure en présence de Sieur André Richard dudit Saint-Jean, Anthoine Angelras cordonnier, Pierre Simian ménager, Gabriel Olympe , Jacques Bruguier cardeur du lieu de Cal paroisse de Navacelle illetré et Moyse Blancher du lieu de Brouzet, la dite Bruguière illeterée comme on dit et le sieur Pierre Gueydan testateur signé et moi Jean Camroux notaire de Saint-Maurice requis de signer
#Approuvant la dite Bruguière la donnation de la moitié de ses biens que ledit Gueydan son mari avait fait à Simon Gueydan son fils ayné lors de son mariage avec Marguerite Darousine…
GUEYDAN , RICHARD
OLIMPE , ANGELRAS , SIMIAN ,BRUGUIERE
CAMROUX

Estat des habitants de St Jean quy ont Suivy les rebelles

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
EE2 18

 

Archives municipales de St-Jean-du-Gard
EE2.18.
[Ponctuation et accentuation rajoutées]

2e juin 1704
Estat des habitants
De St Jean quy ont
Suivy les rebelles

N° xxiii
veriffié

Rolle des noms des habitants du lieu et
parroisse de st Jean de Gardonnenque quy suivent
ou ont suivi les troupes des camisards fait ce
second juin 1704

Jacques Donadieu dit Sourdet, Marie de la
Porte sa femme
Pierre Tournier et son fils
Daniel Grevoulet
Le nommé Caulet
Le fils de la veuve de Gaufre
Le nommé Corriger
Le fils d'Anthoine Deleuze et sa filhe
Henry Grevolet

Parroisse
Caderles

Deux fils de Roux, rentier de la Maline

Saliens et la Magne [Magdelaine]

Pierre Bourddairer de la Magdelaine viendra
se présenter avec ses garçons
Le fils de Jauvert

Luc

Lafon de Crusviel avec sa femme et ses enfants
viendront se présenter

Falguières

Le fils de Masel de Grand Cros
Le fils de Julien
Le fils de Mazelle la pupille
Jacques Cros le teissier
Le fils de Jacques Mazel appellé Abraham

Fait à St Jean de Gardonnenque led. Jour
Second juin mil sept cens quatre

Cissalières juge
Lefebvre pr. consul

Incendie du mas de la Fage à St-Martin-de-Boubaux


Le mas de la Fage, appartenant au nouveau converti David Bonnal, réfugié à Alès, a été brûlé par les soldats du maréchal Julien au cours du grand brûlement des Cévennes, le 1er ou le 2 décembre 1703. Cette photo montre l'état du mas de la Fage Haute entre les deux guerres mondiales (il avait été reconstruit après 1705). Actuellement, seules subsistent des ruines envahies par la végétation.

Malgré la redondance de certains paragraphes, nous publions ici l'intégralité du dossier.


AD34 C258
Nous Vincent Brès maire perpétuel de la paroisse de Lamelouse et François Verdier bourgeois dudit lieu experts .... nommés d'office par mr Antoine de Ribes avocat au parlement et subdélégué par monseigneur de Basville intendant de Languedoc par son appointement du vingt-quatre de ce mois pour procéder à la vérification et estimation des dommages soufferts par David Bonnail marchand du lieu de la Fage paroisse de St Martin de Boubaux diocèse dudit Mende à ses métairies situées audit lieu de la Fage, brûlées par ordre de mr de Julien lieutenant général commandant ci-devant au pays des Cévennes, lors dud brulement général fait audit pays des Cévennes et Gévaudan pour oter tous refuges aux scélérats et troupes rebelles à sa Majesté, ensemble à l'estimation des meubles et cabaux qui étaient à ladite métairie brûlés ou pillés, et autres dommages soufferts à raison de
Après avoir porté serment par devant ledit sieur de Ribes en la forme ordinaire, nous sommes tous portés audit lieu de la Fage, accompagnés d'Antoine Laval, François Verdier dud St Martin et d'une escorte à nous donnée pour la sureté de nos personnes, avons commencé par l'entrée de la métairie appartenant aud Bonnal appelée la Fage, le tout vu, vérifié et examiné exactement avons levé y avoir cinquante-trois canes sept pans de couvert brulé et dix membres que nous avons estimé quatorze livres la cane, considéré que les membres étaient couverts tant de bois que de pierre qui coutent beaucoup pour les faire tirer, et pour apporter par rapport à la longueur par rapport à l'éloignement les chemins étant fort mauvais, et encore de ce qu'il faut de grosses poutres et beaucoup de bois fort pour les tenir, à cause que ces sortes de couvert sont extrêmement pesants, se montant la somme de sept cents cinquante trois livres quinze sols, plus huitante trois canes cinq pans (de) planchiers huit cent trente six livres cinq sols, lesquels planchers ont été entièrement brûlés, plus trente sept portes et fenêtres brûlées qu'avons estimé trois livres pièce, l'une portant l'autre que montent deux cent vingt deux livres, plus trois cheminées entièrement brulées que avons estimé la somme de soixante livres, plus seize canes de murailles brûlées, savoir huit canes pierre sèche qu'avons estimé vingt quatre livres, et les huit canes calcinées à six livres la cane pour être les achaux éloignées montent quarante huit livres, plus nous étant transporté à l'autre métairie dud sieur Bonnail appelé le mas dauberguat par led la Fage une maison à deux membres contenant quatre canes du couvert à quatorze livres la cane montent cinquante six livres pour le plancher servant de claye à six livres la cane montant vint quatre livres, plus nous étant transportés à une métairie appelée les abeillères aussi proche led mas de la Fage, où il y a deux membres lun à trois étages et l'autre à deux y ayant découvert brulés, sept canes deux pans que avons estimé pareille somme de quatorze livres la cane monte nonante cinq livres quinze sols, pour les planches la somme de huitante cinq livres dix sols, y ayant quatre portes et trois fenêtres qu'avons estimé douze livres et avec une cheminée ruinée que avons estimé dix neuf livres et à l'égard des effets mentionnés dans la susd exposition, attendu que nous n'avons pas eu connaissance d'iceux, avons sur l'affirmation par serment du sieur Bonnail et de Antoine Laval son rentier, avons estimé iceux par rapport à leur qualité, comme s'ensuit premièrement trente ruches à miel renversées et pillées jugeant etre de valeur de trois livres pièce, nonante livres, à la cuisine proche le portal ont dit y avoir pris une paire landiers pesant huitante livres qu'avons estimé seize livres, une broche une livre, un garderobe bois noyer à deux portes avec ses ferrements douze livres, un grand banc alentour de la cheminée qu'avons estimé six livres, un bassinoir avons estimé deux livres dix sols, une chaise de commodité garnie qu'avons estimé six livres, six autres chaises de saule garnies de paille qu'avons estimé trois livres, un bois de lit noyer qu'avons estimé six livres, une marfegue (paillasse) toile grise, deux livres et une couverte le tout dix sept livres, un cabinet bois noyer fermé à clef de valeur de dix livres, à coté où était le grenier à foin led sieur Bonnal et Laval ayant dit y avoir huitante quintals que avons estimé huitante livres, à la chambre sur le portal y avait pour les valets un lit bois noyer, une marfegue paille et deux linceuls une couverte qu'ont estimé huit livres, au second membre à la plus basse estage y avait six brebis et deux chèvres, qu'avons estimé vingt livres, un lit pour le berger trois livres, au second membre qui servait de cuisine, y avait un garderobe fermé à clef pour tenir les viandes, avons estimé dix livres, deux mets à pétrir que avons estimé dix livres, un placard que avons estimé quatre livres, une table bois noyer qu'avons estimé six livres, six chaises garnies de paille trois livres, deux pots étain ouvré et vaisselle cinq livres, un petit paire landiers fers pesant douze livres que avons estimé deux livres huit sols, un poix romaine tire trois cent vingt livres qu'avons estimé douze livres, un grand banc alentour de la cheminée qu'on estime six livres, à l'autre département du soleil levant à la chambre joignant les précédents y avait le bois de deux lits noyers que avons estimé douze livres, six chaises de bois noyer que avons estimé six livres, au dessus de ladite chambre y avait deux caisses sapin fermées à clefs que avons estimé huit livres, le cabinet à coté de la chambre pour saler les pourceaux de huit pans de long six de largeur avec une porte fermée à clef que avons estimé dix livres, six aissades pour fossoyer la terre que avons estimé sept livres, cinq piques pour rompre les rochers que avons estimé six livres, deux haches six faucilles que avons estimé six livres, trois pilles à tenir huile tenant environ quatre cartal chacune que avons estimé neuf livres; au membre le joignant ou était la cave que led sieur Bonnal et Laval nous ont dit y avoir une cuve coulant quatre vaisseaux que avons estimé trente livres, un grenier bois noyer tenant douze salmées que avons estimé la somme de vint livres, deux coffres bois noyer ou cerisier fermant à clef que avons estimé douze livres, sept tonneaux de sept barrals chacun que avons estimé vingt une livres, trois teusairolles six livres, à la seconde estage qui servait à faire les vers à soie un grand garderobe fermé à clef que avons estimé vingt livres, trois plats que avons estimé six livres; au membre dessus l'écurie y avait de paille environ trente quintal que avons estimé quinze livres, revenant toutes les susd sommes des susd estimations jointes à la somme de deux mil sept cens septante quatre livres et trois sols dans lesquelles estimations n'avons pas compris les dommages injustes que led sieur Bonnal a souffert et souffre pour n'avoir pas pu jouir desd métairies à cause de cet incendie, ce qu'il ne pourra faire que lesd maisons ne soient remises, en tout ce dessus avons procédé le plus justement qui nous a été possible, fait aud mas de la Fage le vingt et unième novembre mil sept cens quatre

Monseigneur de la Moignon, chevalier conseiller d'estat ordinaire, intendant en Languedoc
Supplie humblement Sr david Bonnal, marchand du lieu de St Martin de Boubaux, habitant depuis dix-huit mois en la ville d'Alès, et vous représente que s'étant toujours distingué dans le service et le zèle de la religion, il aurait été obligé pour garantir sa vie de la fureur des rebelles de se retirer audit Alès avec toute son entière famille, en haine de quoi lesdits scélérats révoltés lui pillèrent et brûlèrent presque tout ce qu'il avait dans ladite paroisse de St Martin de Boubaux. Cependant, quoique distingué du nombre des Nouveaux Convertis par plusieurs décharges que vous lui avez fait la grâce de lui accorder sur plusieurs certificats de fidélité qui vous ont paru, on n'a pas resté que de le traiter sans distinction avec beaucoup de rigueur dans l'exécution des ordres de Sa Majesté et de lui faire brûler ce qui lui restait encore après le brûlement des rebelles. Ce qui fait qu'il se trouve aujourd'hui hors d'état de pouvoir faire subsister sa famille et dépourvu de beaucoup de denrées qui lui ont été brûlées avec ses dites maisons et effets, en telle sorte qu'à l'avenir connaissant la fidélité du suppliant vous lui ferez la grâce de l'indemniser de ce qui peut lui avoir été consumé par le feu ou enlevé par les attroupés. C'est pourquoi il a recours à vous, à ce qu'il vous plaise Monseigneur permettre au suppliant de faire procéder à une juste estimation de toutes ses maisons et effets et denrées qui lui ont été brûlées et enlevées et faire justice et le suppliant priera Dieu pour votre santé et prospérité.

Nous ordonnons que par le premier gradué requis que nous commettons à cet effet, il procède à la vérification du dommage en question, et que par experts royaux, ou en défaut qui seront par lui pris d'office il en sera fait estimation, pour le tout à nous pour être ordonné ce que de raison, fait à Montpelier le XVI janvier 1704
Delamoignon

L'an mil sept cent quatre et le vingt quatre jour du mois de novembre avant midi par moi Pierre Martin huissier et conseiller d'Alès y habitant soussigne à la requête du sieur David Bonnal marchand de la paroisse de St Martin, réfugié depuis deux ans en ladite ville d'Alès, j'ai donné assignation à Sr Vincent Brès maire perpétuel de la paroisse de Lamelouze et à François Verdier bourgeois dudit lieu, parlant à chacun d'eux trouvés en leur domicile audit Alès pour comparaitre ce jour d'hui heure de midi dans la maison de Mr Antoine de Ribes avocat en parlement, commissaire subdélégué de Mr de basville Intendant de la province du Languedoc pour prêter serment et être reçus et sermentés en la forme ordinaire pour procéder à la vérification des maisons, meubles, cabaux brûllés ou pillés audit sieur Bonnal en la paroisse de st Martin de Boubeaux, et leur ai baillé copie et déclaré que le sr Bonnal fera ses réquezions,
En foi de ce Martin

Verbail
L'an mil sept cens quatre et du lundi vingt deuxième jour du mois de novembre dans la ville d'Alès, maison et par devant nous Antoine de Ribes docteur et avocat au Parlement, commissaire député par monseigneur le comte de Basville conseiller d'estat ordinaire, intendant en Languedoc, heure de huit du matin
A comparu sieur David Bonnal marchand de la paroisse de St Martin de Boubaux, réfugié dans cette ville depuis environ deux ans, lequel nous a exposé que monsieur de Julien lieutenant général des armées du Roy aurait fait brûler le 26e octobre de l'année dernière toutes les maisons et métairies qui sont dans la paroisse dudit St Martin de Boubaux, afin que lesdites maisons ne servissent pas d'asile ni retraite aux rebelles. Cependant comme il n'est pas juste que ledit sieur Bonnal ne fut indemnisé du dommage qu'il a souffert dans cette occasion, tant à l'égard du brûlement de ses métairies situées au lieu de la Fage dépendant dudit St Martin de Boubaux, qu'à l'égard des meubles et effets qui lui furent aussi brûlés ou pillés, consistant en trente ruches à miel, une paire landiers, une broche, un garde-robe bois noyer, un grand banc alentour d'une cheminée, un bassinoir, une chaise de commodité, six chaises bois noyer, six autres chaises de saule garnies de paille, un bois de lit noyer, une paillasse, un autre cabinet bois noyer, quatre vingt quintaux de foin, autre lit bois noyer, autre paillasse, deux linceuls, une couverte, un lit pour le berger, un garderobe, un placard, une table bois noyer, autres six chaises garnies de paille, deux pots étain ouvré, un petit paire landiers fers, , un autre grand banc alentour d'une autre cheminée, autres deux bois de lit, six autres chaises bois noyer avait deux caisses sapin fermant à clefs, autre cabinet servant de saloir pour les pourceaux, six aissades pour fossoye, cinq picons pour rompre les rochers, deux haches, six faucilles, trois pilles à tenir huile, une cuve coulant quatre vaisseaux, un grenier bois noyer tenant douze salmées, deux coffres bois noyer ou cerisier fermant à clef, sept tonneaux tenant sept barrals chacun, trois teusairolles, un grand garderobe fermant à clef, trois plats d'étain et trente quintaux de paille, lesdits objets ou meubles étant en différentes chambres de sesdites métairies, et comme il est juste que l'exposant soit indemnisé de la perte et dommage qu'il souffre à cause de la perte desdits brûlement, enlèvement et autres ravages, il aurait présenté requeste devant mondit seigneur l'intendant à ce qu'il lui plut lui permettre la vérification et estimation d'iceux, sur laquelle mondit seigneur l'intendant aurait par son ordonnance du seizième janvier dernier commis le premier docteur gradué pour être procédé par experts royaux ou ci dessous pris par lui d'office, à la vérification et estimation dudit brûlement et dommages en question, et parce que nous sommes de la qualité requise, il nous présente ladite commission requis la recevoir suivant icelle, attendu que dans la paroisse de St Martin … avons nommé deux experts d'office pour procéder à la vérification et estimation dudit brûlement et enlèvement à lui fait tant à sa maison qu'en denrées et effets contenus en sa susdite exposition qu'il offre affirmer véritable, nommés d'office deux experts.
Nous conseiller, avons reçu notre commission avec honneur et révérence et en procédant au fait d'icelle, après avoir fait préter serment audit sieur Bonnal la main mise sur les saints évangiles, moyennant lequel il a assuré le contenu en la susdite exposition être véritable, avons nommé d'office en défaut d'experts royaux, Sr Vincent Brès maire en la paroisse de Lamelouze, et François Verdier dudit lieu pour procéder à la vérification et estimation du … des métairies dudit sieur Bonnail et des effets et cabaux énoncés en la susdite exposition, et à ces fins ordonné qu'ils seront assignés par devant nous pour … (illisible)
Du lundi vingt quatre jour du mois de novembre an susdit par devant nous conseiller heure de deux après midi
De Ribes, conseiller

A comparu derechef ledit sieur Bonnal, lequel nous a dit qu'en conséquence de l'appointement (?) par nous rendu ce jour d'hui aurait fait assigner lesdits sieur Brès et Verdier experts par nous pris d'office pour être par nous sermentés comme apert par l'exploit du susdit jour duement contrôlé requérant pour cet effet, et attendu qu'ils ont ici présents de leur reception pour experts sur les évangiles prêté serment
Nous commissaire avons reçu pour experts lesdits sieur Brès et Verdier, à iceux fait prester serment la main mise sur les saints évangiles de bien et fidèlement procéder au fait de leur commission, ce qu'ils nous ont promis de faire, et du tout en dresser leur relation pour nous la remettre
De Ribes, commissaire

Du Vingt sizième jour du mois de novembre en susdite maison et par devant nous commissaire heure de deux après midi
Ont comparu lesdits sieurs Brès et Verdier qui nous ont dit qu'en conséquence de l'appointement et commission à eux expédiée, ont procédé à l'estimation a eux commise, dont ils ont dressé leur relation ce jour d'hui qu'ils remettent, requérant leur en octroyer acte pour servir et valoir ainsi qu'il appartiendra,
Nous commissaire subdélégué, ayant égard à la réquisition des sieurs Brès et Verdier, avons octroyé acte de la remise de leur dite relation que nous avons joint à notre verbail, et avons renvoyé notre susdite commission par devant mon seigneur l'intendant pour en être par lui ordonné ce qu'il appartiendra
De Ribes commissaire