Je crois que ce terme de magicien qualifiant l’abbé du Chaila est à prendre au premier degré. C’est Rampon, l’un des conjurés du Pont-de-Montvert qui en fait état :
« Lors qu’il [l’abbé du Chaila] se pendait pour descendre, ce qui fut bien étonnant qu’ayant reçu un semblable coup, qu’il eut encore la force de marcher et qu’il croyait aller au logis dudit Guin où était son homme de chambre, mais quand il fut au bout dudit pont, sur la même place où il avait fait dresser le gibet, il rencontra un de nos gens qui lui commanda de s’arrêter et ne passer plus avant et de prier Dieu, mais lui persistant à dire de le laisser passer, et qu’il ne ferait jamais plus de mal à nos gens, on lui répond que non, qu’il n’en ferait plus, et qu’il en avait que trop fait, et ainsi au même instant, il l’acheva, et puis encore plusieurs autres coups de baïonnette, crainte qu’il ne fut mort, parce qu’il avait renom de magicien, ce qui ne le mit pas à couvert. »
Manuscrit Rampon (BPU Genève).
Il y a peut-être d’autres témoignages en ce sens, mais je ne les ai pas en mémoire
Pierre ROLLAND