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ROLLAND, le il y a 19 années.
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28 juillet 2006 à 22 h 32 min #5531
Christian BEZ
InvitéMASSIP le guide délivré avec les autres prisonniers des mains de l’abbé du Chaila était de Cannes (30).J’ai dans mon ascendance une Jeanne MASSIP de Cannes née vers 1737
Je recherche le lien qui peut exister entre ces deux personnages.
Il existe un mémoire « MASSIP » cité dans la bibliographie d’A COURT.Quelq’un a-t-il connaissance de ce mémoire? contient-il des éléments généalogiques? Quelqu’un a-t-il fait une recherche sur les MASSIP de Cannes
Merci pour tous les renseignements
CB
29 juillet 2006 à 23 h 07 min #5532ROLLAND
InvitéCi-dessous la relation de Massip (hélas peu d’indications généalogiques !). Je pense que Jean Massip a passé en Suisse toute la fin de sa vie. Son nom est souvent écrit « Massi » par ses camarades d’exil. Ci-dessous également les notices que j’ai consacré aux Massip dans mon « Dictionnaire des camisards ».
Relation de Massip (recueillie par écrit Antoine Court).
Naissance des camisards. Aventure arrivée au Pont de Montvert.
Jean Massip de Cannes s’étant érigé en guide pour conduire les Réformés qui s’adressaient à lui de France dans les pays étrangers ; avoir heureusement fait ce manège l’espace de plusieurs années, lorsqu’il fut arrêté au Pont de Montvert, il conduisait dans ce temps-là trois filles transvesties en garçon et quatre garçons, mais il m’a dit ne savoir le nom d’aucun. Il les avait pris à deux ou 3 heures du Pont de Montvert, et se fit donner un guide pour jusques audit Pont. Le jour l’ayant surpris, il ordonna à ces 4 garçons de marcher l’un après l’autre, et de l’attendre à une baraque ou il était pour hôte le nommé Pison, et à une heure du Pont de Montvert. Pour lui, fut se rafraîchir avec ses trois filles transvesties dans un logis du Pont. Cependant les 4 garçons ayant pris une baraque pour l’autre furent boire dans une dont l’hôte les trahit et les remit entre les mains d’Escalier, capitaine de bourgeoisie ; ceux-ci ayant découvert leur guide, ledit capitaine fut s’en saisir dans le logis où il se rafraîchissait avec ces 3 filles transvesties. Ces 4 derniers furent enfermés dans une même prison jusques à ce qu’on sut qu’il y avait des filles, alors on sépara les filles, et on enferma le Sr Massip entre deux poutres. Les deux poutres étaient appuyées sur deux pierres. Massip était assis sur une chaise, sans qu’il put changer d’attitude ni la nuit ni le jour. On faisait joindre les deux poutres par des bardes de fers qui étaient percées au bout chaque, et à travers le trou on faisait passer une langue de fer qu’on redoublait par les deux bouts, en sorte qu’on ne pouvait desserrer la machine qu’avec le marteau ou avec la hache. Les 4 garçons avaient le même sort pendant la nuit, et pendant le jour on les enfermait dans le cachot. On ne menaçait pas de moins que de faire pendre le Sr Massip. L’abbé du Chaila lui en avait fait le compliment plus d’une fois, et pour l’en mieux assurer il lui dit qu’il ne tenait qu’à lui de le faire pendre au jour même, sans autre autorité que la sienne propre. Abraham Mazel, Pierre Esprit, Isaac Soulage[1] , David Masauricetc délibèrent d’éviter un pareil sort au Sr Massip. Pour cet effet, ils assemblèrent de part et d’autre au nombre d’environ quarante personnes, et tous ensemble entrèrent dans la nuit au Pont de Montvert en chantant les psaumes. La voix étant parvenue aux soldats bourgeois qui gardaient la prison, [ils] crurent que c’était une assemblée et dirent à Mr l’abbé : il y a une assemblée dans le Pont. Allez courir sur elle, dit l’abbé, et mettez la baïonnette au bout du fusil. Mais il furent arrêtés sur leurs pas par ceux qui chantaient. Retournant vers le château où étaient les prisonniers, et poursuivis de près par ceux qui chantaient, ils criaient : nous rendrons les prisonniers. Ils firent plus, ils portèrent des haches aux prisonniers pour se délivrer d’entre les ceps.
[1] Massip est le seul à donner Isaac Soulage comme participant à l’affaire du Pont de Montvert (ou du moins à sa préparation).MASSIP Antoine, de Caveyrac, né vers 1679. Arrêté après le complot des « enfants de Dieu » (Louvreleuil IV 34), il est condamné aux galères à vie le 15 mai 1705 à Montpellier par jugement de Mr le duc de Berwick pour détention d’armes. Il meurt à l’hôpital des galères le 31 juillet 1705. Sources : Tournier III.117, ADHérault C 192.
MASSIP François, de la Rouvière, né vers 1684. Camisard, est venu se rendre avec son fusil le 29 juin 1704 (ADHérault C 273.117).
MASSIP Jean, de Cannes, né vers 1627, laboureur. Accusé d’avoir hébergé COSTES et COMBES, camisards en juin 1703, il est condamné aux galères à vie le 28 juin 1703 pour « crime de fanatiques révoltés contre le Roi, et de ceux qui leur donnent retraite en leur fournissant des vivres ». Sa femme Marguerite VOLPILLIERE va en prison pour les mêmes faits. Son fils, Antoine MASSIP est « mort depuis longtemps avec les camisards » ce que confirme PUJOLAS sous la torture en 1703, en disant que c’était un des commandants. Jean MASSIP le guide était probablement aussi un de ses fils. Il meurt à l’hôpital des galères le 14 octobre 1703. Sources : Tournier III.70, ADHérault C184.66, ADGard B 2819.
MASSIP Jean (Pierre pour Bosc d’après le témoignage de Salomon Gardès -Roschach col. 1570), de Cannes (Durfort pour Salomon Gardès). C’était probablement un fils du Jean MASSIP de Cannes condamné aux galères ci-dessus. Il servait de guide depuis plusieurs années aux nouveaux convertis désirant quitter la France, quand il est pris au Pont de Montvert avec quatre garçons et trois filles déguisées en garçons qu’il emmenait en Suisse (Bosc I 165 et 512). L’abbé du Chaila les emprisonna et le mit aux ceps, et c’est pour les délivrer qu’Abraham MAZEL, Esprit SEGUIER, Salomon COUDERC et une cinquantaine d’autres insurgés investirent la maison de l’abbé et l’exécutèrent rituellement, déclenchant ainsi la terrible guerre des camisards. Nous ne savons si c’est lui ou un de ses frères qui devint ensuite « chef camisard » : nous retrouvons sa trace en Suisse en 1705 où il est arrêté avec un groupe de camisards et de partisans savoyards qui s’apprêtaient à traverser le lac à Ouchy pour s’emparer du château d’Yvoire en Savoie, mais il est relâché, disant qu’il n’avait aucunement l’intention de s’engager, qu’il travaille à Lausanne comme cordonnier, et « qu’il a femme et enfant en cette ville » (Arch. Cant. Vaudoises Bu 15). Il rédige une relation pour Antoine Court en 1732 (Papiers Court 17 K f° 67 et 68).
MASSIP Antoine, de Cannes. Fils de Jean MASSIP et de Marguerite VOLPILLIERE, mort avec les camisards. Un billet écrit par le consul de Cannes dit qu’il a toujours été débauché et voleur (ADHérault C184.66).
Pierre ROLLAND
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